L’hiver, nous avons tendance à nous calfeutrer dans nos maisons chauffées par crainte du froid. Nos chiens font souvent les frais de notre frilosité car la durée de leurs promenades se réduit parfois au minimum. Ils craignent pourtant moins le froid que nous et ils ont besoin de se dépenser, même l’hiver, alors courage, sortez, c’est bon pour vous aussi !
Froid lui ? Jamais
Un chien doit maintenir sa température interne constante ; chez lui, elle varie entre 38,2 et 38,7 °C. Dès que la température extérieure descend en dessous de 20 °C, son organisme doit s’adapter, et plus le mercure descend, plus le chien doit consommer d’énergie pour conserver sa température à un niveau normal.
Adaptez l’alimentation
Lorsque le chien est brutalement exposé au froid, par exemple lorsqu’il passe de la maison à l’extérieur, son organisme réagit très vite à ce stress physiologique : des modifications hormonales (ex : production d’adrénaline) permettent de stimuler tous les mécanismes responsables de production de chaleur. A l’échelle d’une saison, l’organisme s’adapte aussi plus progressivement à la baisse de la température : une augmentation de la production des hormones thyroïdiennes permet d’accroître la production de chaleur.
Pour compenser ses dépenses dites de « thermorégulation », le chien doit consommer plus de calories. Cette augmentation de son besoin énergétique varie évidemment selon le climat, le temps passé à l’extérieur et la qualité isolante du pelage du chien. le plus simple est de le peser régulièrement et d’adapter la ration pour le garder à son poids idéal. S’il a tendance à maigrir quand même en puisant dans ses réserves, passez-le à un aliment plus riche en matières grasses ; choisissez par exemple un aliment pour chiens très actifs. Sous le même volume de ration, votre chien absorbera plus de calories et cela l’aidera à lutter contre le froid.
Faites-le bouger
Bouger est le premier moyen d’augmenter la température : environ 75 % de l’énergie utilisée par les muscles est dissipée sous forme de chaleur. Même si un chien reste immobile, ses muscles participent à la lutte contre le froid grâce à des contractions brèves et involontaires, les frissons. Mais pour vous comme pour lui, les marches rapides et les courses constituent le meilleur moyen de se réchauffer.
Si vous emmenez votre chien se promener dans la neige, il va beaucoup aimer. A condition quand même d’éviter les endroits fréquentés par les skieurs, qu’il pourrait déranger, et de choisir des chemins où la neige est tassée car marcher dans la poudreuse, c’est vite fatigant. Si vous faites faire de la luge aux enfants, demandez-leur d’appeler le chien avant de commencer la descente. le chien sera ravi de les suivre ensuite en courant. Si c’est un grand chien, il sera sans doute fier d’être « attelé » à la luge par un harnais et de les tirer sur de courtes distances. c’est excellent pour son endurance !
Protégez les pieds et la truffe
les sols gelés et la neige sont souvent irritants pour les pieds. les chiens d’avalanche le savent bien, eux qui passent beaucoup de temps à gratter la neige ! Abrasion et coupures des coussinets, dermite entre les doigts, crevasses (…) telles sont les lésions que l’on rencontre souvent l’hiver. Pour protéger les pieds, la nutrition compte beaucoup : un régime enrichi en matières grasses, en vitamine A et en zinc permettra déjà à l’épiderme de mieux se défendre. Si votre chien a les pieds fragiles, vous pouvez aussi appliquer un produit tannant sur les coussinets (acide picrique dilué ou sprays prêts à l'emploi) et/ou appliquer de la vaseline entre ses doigts, pour éviter l’accumulation de cristaux de neige dans les poils.
En hiver, un chien sensible peut aussi souffrir de gerçures au niveau de la truffe. là encore, le problème peut être évité en massant la truffe avec un produit gras, comme de la vaseline ou de la glycérine.
Attention aux yeux sensibles
Comme nous, les yeux des chiens réagissent parfois mal aux rayons ultra-violets reflétés par la neige. S’ils ont tendance à devenir rouges et à larmoyer, votre chien souffre de photophobie (ou ophtalmie des neiges), soit une intolérance à la lumière trop vive. Comme il y a peu de chances qu’il accepte de porter des lunettes de soleil, il faut trouver une autre solution : évitez de le promener aux heures les plus lumineuses de la journée ou administrez-lui un collyre spécial avant de sortir. Votre pharmacien pourra vous conseiller un produit filtrant les UV. Si votre chien passe la journée dehors, il est nécessaire de lui instiller quelques gouttes dans chaque oeil plusieurs fois par jour car le collyre se dilue très vite dans le film liquide tapissant la cornée.
La neige ne se mange pas
Certains chiens adorent manger de la neige mais leur estomac réagit parfois mal. Ils ont tendance à vomir ou à présenter une diarrhée ensuite. Ce n’est généralement pas grave et le transit du chien redevient normal dans les 24 ou 48 heures qui suivent, mais mieux vaut le laisser à la diète pendant une journée.
Les chiens très jeunes ou très âgés sont plus fragiles
le système immunitaire des jeunes animaux et des chiens âgés est moins bien armé pour réagir aux agressions microbiennes. Or l’organisme est plus sensible aux bactéries et aux virus quand il fait froid. les infections respiratoires (laryngites, trachéites, bronchites ou même pneumonies) se développent plus facilement l’hiver. Vérifiez que votre chien est à jour de ses vaccinations et si besoin, faites-lui faire ses rappels pour l’aider à se défendre.
Une attention toute particulière doit être portée aux vieux chiens cardiaques : le froid sollicite leur organisme de façon intense et s’ils doivent sortir régulièrement, il faut quand même faire attention à ne pas les fatiguer trop pour ne pas aggraver leurs difficultés respiratoires.