La leptospirose chez le chien
Le chien s’infecte soit par contact avec un animal porteur de leptospires, soit en buvant de l’eau souillée par l’urine de ces animaux. Les leptospires résistent assez bien dans le milieu extérieur s’il ne fait pas trop froid.
Risque important de leptospirose en zones humides
Le risque de leptospirose canine est d’autant plus élevé que des points d’eau sont proches et nombreux dans l’environnement du chien car les leptospires survivent facilement en zones humides. Une étude a montré que des inondations fréquentes multiplient le risque de contamination par 4 pour les chiens vivant à cet endroit. Le risque de leptospirose est également important pour les chiens de chasse et tous ceux qui vivent ou se promènent régulièrement à la campagne.
Une mortalité proche de 20 % chez le chien
Les symptômes de la leptospirose sont variés mais c’est une des causes majeures de maladie rénale aiguë chez les chiens. L’infection provoque rapidement des signes d’insuffisance rénale dans 80 à 90 % des cas chez les chiens non vaccinés, et la mortalité est proche de 20 %. Même si le chien survit, plus de la moitié des chiens ayant été malades gardent ensuite un fonctionnement rénal perturbé pendant toute leur vie, ainsi que des séquelles hépatiques. Les symptômes peuvent mettre plusieurs années à apparaître.
Des troubles respiratoires sont aussi possibles lors de leptospirose. Certains types de leptospires, probablement transmises par les sangliers, provoqueraient des lésions pulmonaires à l’origine de graves difficultés respiratoires.
La leptospirose humaine
En France métropolitaine, la leptospirose touche environ 300 personnes chaque année mais l'incidence est de 100 à 1000 fois plus élevée dans les régions tropicales. Certaines professions (agriculteurs, éleveurs, éboueurs…) ainsi que les personnes pratiquant des loisirs aquatiques (baignade, canoë, kayak, pêche, chasse) sont particulièrement exposées. Chez l’homme, la contamination se fait par pénétration de la bactérie par des blessures cutanées ou les muqueuses. Un vaccin humain est proposé en France aux personnes à risque.
Tous les vaccins ne se valent pas
Le meilleur moyen de protéger les chiens à risque vis-à-vis de la leptospirose est de les vacciner mais encore faut-il que le vaccin soit conçu pour les protéger contre les types de leptospires qu’ils sont susceptibles de rencontrer. En France, la plupart des vaccins actuels contre la leptospirose immunisent les chiens contre les variétés Leptospira icterohaemorrhagiae et L. canicola. Mais d’autres variétés émergent en France, en particulier le type grippotyphosa, qui circule aussi bien chez l’homme que chez le chien. Si un chien est vacciné contre L. canicola et qu’il entre en contact avec L. grippotyphosa, il sera mal immunisé et pourra fort bien contracter la maladie.
Les vaccins doivent donc s’adapter à l’évolution des bactéries responsables de cette maladie ! En Europe, un seul vaccin permet aujourd’hui de protéger efficacement les chiens contre les trois variétés de leptospires citées plus haut (L. icterohaemorrhagiae, L. canicola et L. grippotyphosa) considérées comme les plus dangereuses pour les chiens vivant sur notre territoire. Un autre vaccin sera bientôt disponible en France, qui contiendra même une valence en plus : L. australis. Ce type de leptospire apparaît aussi de plus en plus fréquemment dans les enquêtes épidémiologiques. En Belgique, une étude menée sur 4 ans (chez environ 2500 sérums de chiens montrant des symptômes compatibles avec la leptospirose) a montré que plus de 38 % des chiens avaient été en contact avec L. australis.