Comment bien nourrir mon chien diabétique
Le diabète sucré est surtout diagnostiqué chez des chiens d’âge mûr : une étude rétrospective parue en 2011, ayant porté sur plus de 1500 chiens diabétiques, a montré que 50 % des cas sont diagnostiqués entre 7 et 11 ans. L’âge moyen au moment du diagnostic est d’environ 10 ans. Un traitement médical combiné à une alimentation couvrant les nouveaux besoins du chien diabétique permet cependant de lui assurer encore plusieurs années d’une bonne qualité de vie.
Privilégiez les protéines dans l’alimentation
Les vétérinaires nutritionnistes sont unanimes quant à la stratégie nutritionnelle à mettre en place pour les animaux diabétiques, quel que soit le type de diabète en cause : ils conseillent tous un régime hyperprotéique, contenant le moins possible d’amidon. Ce type de régime présente plusieurs avantages :il limite le risque d’excès de poids, étale l’absorption intestinale du glucose après le repas et aide à prévenir l’installation d’une résistance des cellules à l’insuline.
1. Maintenir le chien à son poids de forme
Le maintien du poids idéal est essentiel à la prévention et au traitement du diabète. Réussir à traiter l’obésité éventuelle du chien est un bon moyen de lutter contre la résistance à l’insuline, première étape vers le développement du diabète sucré.
L’obésité est favorisée par un régime très riche en glucides (apportés par l’amidon des céréales). L’amidon est en effet une source de glucose rapidement disponible et le glucose fourni en excès entre dans la composition d’acides gras, qui sont ensuite stockés dans le tissu adipeux. Avec un régime pauvre en glucides, le profit énergétique est plus faible.
Comme les matières grasses sont les nutriments les plus riches en calories, leur niveau doit rester modéré ; le retrait des glucides (amidon) doit donc se faire au profit des protéines, pour ne pas augmenter la densité énergétique de l’aliment.
2. Lutter contre l’hyperglycémie
Comme son nom l’indique, le diabète sucré se caractérise par un taux trop élevé de sucre (glucose) dans le sang et dans l’urine. Cet excès de sucre, s’il se prolonge dans le temps, finit par entraîner de nombreuses conséquences pathologiques : cataracte, sensibilité accrue aux infections, perturbations du fonctionnement rénal, amaigrissement, etc.
Le chien est un carnivore et son métabolisme est tourné vers l’utilisation préférentielle des matières grasses et des protéines plutôt que vers celle de l’amidon. Le chien a une capacité limitée à gérer un afflux important de glucose pendant la digestion. Un aliment riche en protéines et pauvre en glucides ralentit l’arrivée du glucose dans le sang.
3. Prévenir la résistance à l’insuline
Des pics répétés d’hyperglycémie après les repas ont pour conséquence de solliciter excessivement le pancréas pour qu’il produise de l’insuline, l’hormone qui permet normalement aux cellules d'utiliser le glucose.
Plus le taux d’amidon est élevé, plus la glycémie s’élève et plus le taux d’insuline monte aussi. À un certain stade, une alimentation trop riche en glucides favorise le développement d’une insulinorésistance : les cellules répondent de moins en moins lorsque l’insuline « frappe à la porte ». Si la sensibilité à l’insuline diminue, l’apparition du diabète sucré est favorisée.
La restriction glucidique facilite le contrôle de la glycémie et la richesse en protéines stimule la production d’insuline chez les chiens qui n’en synthétisent pas suffisamment.
Certains ingrédients végétaux aident à stabiliser la glycémie
Si la quantité de glucides est en principe à limiter, le choix du type de glucides a également son importance : plus l’amidon des céréales est digestible, plus le glucose arrive vite dans le sang et plus on observe un pic d’hyperglycémie, suivi d’un pic de production d’insuline. Ces pics sont à éviter chez les chiens diabétiques.
Chez le chien, on observe que la réponse de l’organisme à l’arrivée de glucose dans le sang peut être retardée et étalée quand il consomme des aliments contenant plutôt des légumineuses (pois, lentilles) que des céréales. Même entre les céréales, il existe d’ailleurs des différences : l’amidon de riz est plus vite assimilé que l’orge par exemple.Le rôle de certaines fibres est également très important dans l’alimentation d’un chien diabétique.
La présence de psyllium, une source de fibres solubles, est recommandée. En formant un gel dans le tube digestif, le psyllium ralentit la vidange de l’estomac, permet d’étaler l’absorption du glucose et limite par conséquent l’apparition des pics de glycémie et d’insuline après les repas.
Adaptez le rythme d’alimentation au traitement du chien
Le traitement le plus efficace du diabète consiste à administrer tous les jours de l’insuline, pour pallier l’incapacité du pancréas à en produire suffisamment. Ces injections permettent de limiter la montée du taux de glucose dans le sang. Il est donc nécessaire de coordonner l’heure des repas et le moment des injections. Suivant le type d’insuline prescrite par le vétérinaire, le chien devra être nourri dans les 2 à 6 heures suivant le repas. Un bon contrôle de la glycémie peut parfois être obtenu en nourrissant le chien juste après les injections. Ce rythme peut simplifier la vie du propriétaire : discutez-en avec votre vétérinaire. Ce protocole nécessite cependant que le chien mange toujours bien sa ration. S’il reçoit une dose normale d’insuline et qu’il boude son repas, son taux de glucose sanguin risque d’être passagèrement trop bas.