Chats à poil long : attention à la dermatophytose
Les spores sont la forme de reproduction des champignons parasites. En se déposant sur votre peau, elles peuvent aussi vous contaminer. Si vous avez un chat et que vous observez des lésions bizarres sur votre peau, dans les zones de contact avec le chat, dites-le à votre médecin et à votre vétérinaire, même vous n’avez rien remarqué de particulier sur votre chat !
Pourquoi surtout les chats à poil long ?
Chez un chat à poil court, le toilettage quotidien du pelage élimine la plupart des spores qui pourraient venir se déposer sur les poils. La langue rêche du chat agit un peu comme un balai-brosse !
En revanche, chez un chat à poil long, le retrait mécanique des spores par le léchage est rendu plus difficile. Les persans avec leur pelage particulièrement dense, sont donc à surveiller de près. Des prédispositions génétiques pourraient aussi intervenir, même si aujourd’hui aucun élément n’appuie cette hypothèse.
Dans une étude menée à l’école nationale vétérinaire de Nantes, les persans représentaient plus de 30 % des cas de dermatophytoses félines. Le champignon en cause est presque toujours le même : il se nomme Microsporum canis.
La teigne est difficile à repérer
Typiquement les lésions de teignes sont plutôt rondes et se développent en anneaux de plus en plus larges. Mais les symptômes de teigne ne sont pas toujours apparents et quand ils le sont, les chats présentent parfois des formes très différentes : la peau peut prendre un aspect granuleux, comme des grains de mil (c’est la « dermatite miliaire ») ; le pelage peut devenir terne et sec alors que la peau elle présente un aspect gras… Dans certains cas, la teigne entraîne aussi une otite, avec présence d’un cérumen très abondant.
Chez le persan, une forme assez rare est parfois observée, quand le chat a été contaminé par un congénère, par l’intermédiaire d’un coup de griffe ou d’une morsure : des lésions peuvent alors se développer à l’endroit de l’inoculation, remplies d’un pus granuleux. Normalement la teigne n’entraîne pas de démangeaisons particulières, mais là encore, rien de constant. Certains chats se grattent et aggravent leurs lésions cutanées avec leurs griffes.
Dans tous les cas, c’est votre vétérinaire qui fera le diagnostic. Les spores de dermatophytoses sont parfois mises en évidence lorsque l’animal est passé sous une lumière spéciale, la lampe de Wood. Le chat peut alors devenir fluorescent !
La tonte : un élément essentiel du traitement
Disons-le d’emblée, même si vous êtes très fier du magnifique pelage de votre chat, il va sans doute falloir accepter de le tondre pour faciliter le traitement. La tonte améliore considérablement les résultats. Ne vous inquiétez pas, le poil repoussera et sera encore plus beau quand votre chat sera débarrassé de ce champignon parasite !
La tonte exige des précautions particulières, pour éviter que des spores ne soient disséminées dans toute votre maison. Il faut le faire dans un espace restreint et au-dessus d’un support jetable, comme un sac poubelle par exemple. Nettoyez ensuite le matériel avec de l’eau de Javel. La première fois, votre vétérinaire peut vous proposer de tondre le chat à la clinique. Le traitement étant généralement long, mieux vaut répéter la tonte tous les mois jusqu’à la guérison complète.
Traitement de l’environnement
Il ne sert à rien de traiter le chat si l’environnement reste contaminé. Vous n’avez pas le choix, il vous faut prendre des mesures drastiques pour décontaminer votre habitation.
• Aspirez soigneusement votre maison, en insistant particulièrement sur les lieux fréquentés par votre chat, et jetez ensuite le sac de l’aspirateur.
• Éliminez les tissus sans valeur qui ont été au contact du chat.
• Lavez à température maximale ceux qui ne peuvent pas être jetés.
• Posez des housses lavables sur les meubles où votre chat est susceptible de s’installer. Ces housses seront lavées et désinfectées très régulièrement.
Un traitement qu’il faut respecter jusqu’au bout
Le traitement d’une dermatophytose s’appuie en général sur l’application locale d’un produit antifongique, une ou deux fois par semaine, et sur l’administration par voie orale d’un médicament destiné à stopper l’infection. Dans les cas graves, votre chat pourra être hospitalisé pendant la durée du traitement.
Le traitement dure plusieurs semaines : ne l’arrêtez surtout pas, même si vous avez l’impression que l’état du pelage et de la peau de votre chat s’améliore rapidement ! Votre vétérinaire vous demandera sûrement de faire un contrôle de la situation après la fin de la période de traitement. Pour être sûr que le chat est guéri, il faut faire une analyse en laboratoire : la mise en culture d’un prélèvement de poils doit rester négative, sinon le traitement doit être continué plus longtemps.